Introduction - Cahier des charges d’un site web
Un cahier des charges, c’est le document qui met tout le monde d’accord avant de produire un site. Il décrit ce que le site doit faire, pour qui il est fait, avec quelles contraintes et dans quel délai. En 2025, ce document n’a pas besoin d’être un pavé illisible. Il doit être clair, actionnable, et suffisamment précis pour éviter les mauvaises surprises. Dans cet article, on pose une méthode simple qui fonctionne pour une TPE comme pour une PME ou une organisation plus grande. On explique les mots techniques au moment où ils arrivent. Vous repartirez avec une trame prête à remplir, des exemples concrets et une façon de présenter votre besoin qui inspire confiance.
Pourquoi un cahier des charges change tout
Sans cap commun, chacun interprète le projet à sa façon. Le cahier des charges sert de boussole. Il réduit l’incertitude, accélère les devis, évite les retours “ce n’est pas ce que j’avais en tête” et protège votre budget. Il vous oblige à prioriser. Que doit faire la version qui sortira en premier. Qu’est-ce qui peut attendre un deuxième lot. C’est aussi un outil de dialogue avec le marketing, l’IT, la direction et parfois le juridique. Bien fait, il crée des décisions plus rapides et un projet plus serein.
Ce que doit contenir la version 2025
Un bon document ne déroule pas une liste d’envies. Il décrit un problème, puis l’expérience attendue, puis la solution. On parle humain, on illustre, on chiffre quand c’est utile, on garde l’essentiel.
Le contexte et l’objectif
Expliquez pourquoi le site existe. Acquisition de prospects, vente en ligne, service client, marque employeur. Racontez en quelques lignes la situation actuelle. Ancien site lent. Identité visuelle à moderniser. Multiples formulaires peu utilisés. Donnez une cible simple. “Notre objectif est de doubler les demandes de devis qualifiées à six mois” ou “Faire passer le taux de conversion mobile de 0,7 à 1,3 pour cent”.
Les audiences et leurs attentes
Décrivez deux ou trois profils, pas dix. Par exemple “acheteur pressé sur mobile”, “professionnel qui veut comparer des caractéristiques”, “candidat qui cherche des offres claires”. Pour chacun, notez les tâches à réussir. Trouver un produit en moins de deux minutes. Comparer deux modèles. Déposer un CV sans créer de compte.
Les parcours clés
Listez les chemins les plus importants. Découverte d’un service. Ajout au panier et paiement. Demande de rendez-vous. Téléchargement d’une brochure. Décrivez les étapes et les points d’abandon possibles. Ce sera utile plus tard pour tester.
L’arborescence et les gabarits
Proposez une première carte du site. Pages principales. Pages secondaires. Rubriques. Puis identifiez les gabarits. Fiche produit. Page service. Article de blog. Page catégorie. Un gabarit est une structure réutilisable avec des éléments communs. Titre. Image. Zone de texte. Bloc FAQ. Témoignages.

Le contenu et le ton
Dites qui écrit et à quel rythme. Si vous produisez en interne, précisez le volume visé. Dix pages de service. Quinze fiches. Trente articles migrés. Donnez le ton souhaité. Accessible. Sobre. Professionnel sans jargon. Si vous avez un guide de style, mentionnez-le. Si vous n’en avez pas, indiquez trois sites dont vous aimez la clarté.
Le design et l’accessibilité
Expliquez l’intention visuelle. Moderne et clair. Accent sur la lisibilité. Univers photo humain. Couleurs conformes à votre charte. Ajoutez les exigences d’accessibilité. Contrastes, taille minimale de police, navigation clavier, équivalents textes sur les images. L’accessibilité n’est pas un bonus. Elle augmente la portée et améliore souvent les performances.
Les performances et le mobile
Posez des objectifs réalistes. Pages qui affichent un contenu utile en moins de deux secondes sur mobile 4G correcte. Images au format moderne. Scripts limités. Mesure côté utilisateur. Ce point doit figurer dans le cahier des charges, car il demande des choix techniques.
Les fonctionnalités indispensables
Identifiez ce qui est vraiment nécessaire pour sortir la première version. Par exemple. Formulaire de contact avec pièces jointes. Prise de rendez-vous synchronisée avec un calendrier. Paiement en ligne. Recherche interne avec suggestions. Espace client. Ne mélangez pas tout dans un même lot. Ce qui n’est pas indispensable peut passer au lot suivant.
Les intégrations
Listez les outils tiers. CRM. Solution e-mailing. Paiement. ERP. Chat. Spécifiez le minimum requis. Lecture seule. Écriture. Webhooks pour synchroniser des événements. Ajoutez une ligne sur les contraintes de sécurité. Données personnelles, chiffrement, droits d’accès.
L’hébergement et la sécurité
Dites si vous avez déjà un hébergeur ou si vous attendez une recommandation. Précisez vos besoins. Sauvegardes automatiques. Environnements séparés pour tester avant la mise en ligne. Certificats HTTPS. Pare-feu applicatif. SSO s’il y a un espace privé. SSO signifie une connexion unique qui réutilise une identité existante.
La mesure et le pilotage
Choisissez des indicateurs simples. Contact qualifié. Vente. Temps de chargement mobile. Erreurs 404. Partagez comment vous voulez les voir. Tableau de bord mensuel. Alertes si un indicateur dépasse un seuil. Cette partie simplifie la vie après la mise en ligne.
Les erreurs fréquentes et comment les éviter
On a tendance à remplir un document pour cocher une case. Le but est d’aligner, pas d’impressionner. Évitez les listes infinies, les “et si” et les “au cas où”. Évitez aussi les copies d’écran de sites concurrents sans expliquer ce que vous voulez en retirer. Si vous mentionnez une référence, précisez la raison. Clarté du menu. Mise en valeur des preuves. Simplicité des formulaires.
Checklist express avant envoi aux prestataires
- Objectif business clair et mesurable.
- Trois audiences max avec tâches à réussir.
- Parcours clés décrits en étapes simples.
- Arborescence de départ et gabarits identifiés.
- Fonctions indispensables du premier lot séparées des idées futures.
- Interfaces tierces listées avec rôle précis.
- Exigences de performance, accessibilité, sécurité notées.
- Indicateurs de succès et modalités de suivi.
Méthode pas à pas pour construire votre document
Commencez par une page de résumé. En une minute, on doit comprendre le projet, l’objectif, la cible et la date souhaitée de mise en ligne. Passez ensuite aux sections. Contexte, audiences, parcours, contenu, design, technique. Rédigez en phrases courtes, avec des exemples concrets. Insérez des captures ou de petits schémas si cela aide. Une personne en dehors du projet devrait pouvoir lire et comprendre.
Proposez un planning réaliste. Cadrage. Design. Développement. Recette. Mise en ligne. Donnez des jalons et des points de validation. Précisez qui décide quoi. Le pouvoir de trancher doit être clair, sinon les retards s’accumulent.
Ajoutez un chapitre sur la gouvernance. Qui pilote. Qui valide le contenu. Qui s’occupe des tests. Qui répond aux questions des prestataires. Cette clarté vaut de l’or quand les délais approchent.
Modèle prêt à l’emploi à copier
Ce squelette tient sur une page et suffit souvent pour démarrer. Vous pouvez le coller dans un doc partagé et remplir point par point.
1. Résumé exécutif
Objectif, cible, date souhaitée, métriques de succès.
2. Contexte
Ce qui existe, ce qui ne fonctionne plus, pourquoi maintenant.
3. Audiences et tâches
Trois profils. Tâches à réussir. Exemples d’objections fréquentes.
4. Parcours clés
Étapes, points d’abandon possibles, versions mobile et desktop.
5. Arborescence et gabarits
Carte du site. Gabarits réutilisables. Contenus dynamiques ou non.
6. Contenu et ton
Volumes, responsables, style, preuves à intégrer.
7. Design et accessibilité
Intentions visuelles, contraintes, références intelligentes.
8. Fonctionnalités indispensables
Liste courte. Ce qui sort en premier. Ce qui vient ensuite.
9. Intégrations
Outils tiers, rôle, sens de synchronisation, sécurité.
10. Hébergement et technique
Environnements, sauvegardes, certificats, performance attendue.
11. Mesure
Indicateurs, outils, fréquence de reporting.
12. Planning et gouvernance
Jalons, rôles, responsabilités, modalités de validation.
Exemples concrets selon le type de site
Un cahier des charges n’est pas le même pour un site vitrine que pour une boutique en ligne. Voici des variations utiles.
Vitrine B2B
L’objectif est souvent la prise de contact. Mettez l’accent sur les parcours “Je comprends l’offre” et “Je demande un devis”. Prévoyez des gabarits de cas clients et de pages services. Indiquez les critères de qualité d’un lead. Localisation. Secteur. Taille d’entreprise.
E-commerce
Le cœur du document est le parcours d’achat. Fiche produit complète, variantes, stocks, frais et délais lisibles. Paiements locaux selon les pays. Politique de retours claire. Ajoutez une section spécifique à la conformité TVA et aux e-mails transactionnels.
Site institutionnel
On insiste sur l’accessibilité, la gouvernance éditoriale et la pérennité. Décrivez les rôles d’édition, la validation des contenus, l’archivage. Si le site doit durer, demandez un système de composants réutilisables et une documentation courte.

Budget, lots et planning
Le budget se tient quand on sépare le nécessaire du confortable. Proposez deux lots. Le premier contient ce qui fait vivre le site dès la mise en ligne. Le second regroupe les améliorations prévues à trois ou six mois. Donnez une enveloppe pour chaque lot et acceptez de faire simple au début. Un site qui sort vite et propre apprend plus qu’un site parfait qui sort en retard.
Parlez délais avec prudence. Un planning n’est crédible que si la charge côté client est prévue. Production de contenu. Retours sur maquettes. Validation juridique. En pratique, ce sont ces points qui créent les décalages. Mieux vaut bloquer des créneaux à l’avance.
RGPD, sécurité et conformité
Dites ce que vous collectez et pourquoi. Donnez la base légale si vous en avez l’habitude. Intérêt légitime, consentement. Précisez vos attentes sur la bannière cookies et les préférences. Exigez des sauvegardes régulières et un plan simple en cas d’incident. Si vous avez un espace privé, demandez un contrôle d’accès clair et une politique de mot de passe solide. La conformité est moins coûteuse si elle est pensée dès le devis.
Comment lancer un appel d’offres efficace
Envoyez le même document à trois prestataires maximum. Ajoutez une grille de lecture. Critères de choix. Compréhension du besoin. Qualité des références. Méthode et planning. Coût. Demandez un chiffrage par lot et une note de risques. Prévoyez un échange court pour répondre aux questions. Décidez vite, puis tenez votre cap. Les projets qui réussissent sont ceux qui réduisent l’ambiguïté puis la maintiennent.
Pièges à éviter pendant la rédaction
- Mélanger souhaits personnels et besoins d’utilisateurs.
- Oublier la version mobile dans les parcours.
- Empiler les fonctionnalités sans prioriser.
- Ignorer la production de contenu et les traductions.
- Sous-estimer la recette et les tests avant mise en ligne.
Comment valider et faire vivre le document
Un cahier des charges n’est pas figé. Il doit être versionné. Indiquez une date, un numéro de version, et tenez un journal des changements. Lorsqu’une décision est prise, ajoutez une ligne de “décision validée” avec la raison. En fin de projet, ce journal devient votre mémoire. Il permet de comprendre pourquoi un choix a été fait et d’enseigner la méthode aux nouveaux arrivants.
FAQ courte
Combien de pages doit faire un cahier des charges.
Cinq à quinze pages suffisent pour la plupart des sites. L’important est la clarté, pas la longueur.
Faut-il dessiner toutes les maquettes dans le document.
Non. Un schéma d’arborescence et quelques wireframes basse fidélité aident déjà. Les maquettes finales arrivent pendant la phase design.
Le chiffrage doit-il être précis au centime.
Non. Demandez une fourchette par lot et des hypothèses. Le chiffrage se raffine quand les contenus et les intégrations sont confirmés.
Peut-on démarrer sans cahier des charges.
On peut, mais on paye en retours et en délais. Un document court évite bien des boucles.
Conclusion
Un bon cahier des charges ne cherche pas la perfection. Il cherche la clarté. Contexte, objectifs mesurables, audiences limitées, parcours clés, gabarits essentiels, fonctionnalités priorisées, intégrations maîtrisées, performance et accessibilité posées dès le début. Ajoutez une gouvernance simple, un planning crédible et deux lots. Avec cette base, les devis sont comparables, la production avance mieux, et votre mise en ligne ressemble à ce que vous aviez imaginé. Le document devient alors ce qu’il doit être. Un outil qui fait gagner du temps et de la confiance.